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Niska et Gradur : Les 2 valeurs montantes du rap

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D’abord reconnu sur le web après avoir créé le buzz (plusieurs millions de vues sur ses clips,…), Niska s’est fait un nom auprès du grand public avec son featuring sur « Sapés Comme Jamais », titre de Maitre Gims récompensé d’une Victoire de la Musique il y a quelques mois.



Avec son premier album « Zifukoro », sorti en Juin dernier, Niska passe à la vitesse supérieure.

Et c’est avec des titres comme « Mustapha Jefferson » ou « M.L.C » feat. Booba, que le rappeur originaire d’Evry s’impose définitivement comme l’un des artistes majeurs de la scène urbaine française.

Alors qu’il cartonne actuellement avec « Elle avait son Djo », en duo une nouvelle fois avec Maître Gims, Niska ne s’arrête pas là et dévoile un nouveau morceau.

Cette fois-ci, nous le retrouvons aux côtés de Gradur, autre valeur montante du rap, pour le clip de « Cala Boca » : 

Qui est vraiment Niska ?

La fulgurance du parcours de l’artiste est un authentique cas d’école de persévérance, d’efficacité musicale communicative, de punchlines corrosives et fédératrices, ingrédients essentiels pour une osmose totale avec un public boulimique de rap hardcore toujours plus nombreux.

Tête de file du collectif Negro Deep, il commence à se faire un nom en 2012 depuis Evry dans l’Essonne. Accompagné de Madrane et de Skaodi, il multiplie les morceaux et freestyles, affirmant de plus en plus son style influencé par la musique africaine et les rugueux mouvements Trap d’Atlanta ou Drill de Chicago. Le tout nourri par la désespérance des quartiers populaires gangrenés par le chômage où deal et sport apparaissent souvent comme les seuls échappatoires viables. « #Guévaraché », « Les Baisers », « Qué Pasa Amigo », « Allô Maître Simonard » et l’emblématique « Charo » en 2014 sont les fondations de sa touche unique et le début de la propagation de son blaze dans tous les quartiers de France qui saisissent immédiatement tout le sens du gimmick « Bendo Na Bendo » et où ses vidéos sont visionnées par millions.

2015, c’est véritablement l’année de l’explosion médiatique avec une nouvelle succession de vidéos contondantes qui affolent encore les compteurs de YouTube. « Charlie Delta Charlie », « Carjack Chiraq » (avec XVBarbar et La B », « Mama », « Boug Mwen » ou encore le gros freestyle « PSG » visionné près de 60 millions de fois). Le décor est parfaitement posé pour la sortie de « Charo Life », la mixtape qui inaugure en grandes pompes la signature de Niska avec le label Millenium Barclay et fait éclater au grand jour le concept du « charo », la détermination sans limite des charognards, chère à Niska et à ses proches car clef de leur réussite. Désormais, Niska joue officiellement dans la cour des grands et appuyé par une belle brochette de producteurs (Therapy, Tommy Beats, Sneazy, Furlax, Izii Time, Gage Major, Alienbeat, Kima Prod, Morph, Laïoung, Yoroglyphe…), il décoche la seule mixtape mémorable de 2015. « Matuidi Charo », qui vaudra de nombreuses célébrations-clins d’œil du joueur du PSG et de l’équipe de France en direction de Niska, « Gros Bonnet » (avec Madrane), « Ochoa » sont quelques-uns des morceaux-phares qui vont tourner partout, d’Evry à la République du Congo d’où est originaire Niska.

« Zifukoro », un premier album

niska-photo-promo-1-bd3 juin 2016 : Il passe une fois encore à la vitesse supérieure avec « Zifukoro », son premier album titré en référence à l’un des plus emblématiques de ses surnoms. Bien conscient que le buzz ne dure qu’un temps et déterminé comme jamais, le rappeur d’Evry, tout juste auréolé d’une Victoire de la Musique pour le morceau commun avec Maître Gims « Sapés Comme Jamais » et ses 210 millions de vues, a mis tous les atouts de son côté pour offrir au public son projet le plus personnel et le plus important de sa jeune carrière.

Et un des atouts-clefs de « Zifukoro », c’est DJ Bellek. Réalisateur de l’album, le petit frère de Kore est tout sauf un nouveau venu. Prodige des platines et longtemps DJ pour des artistes mythiques du rap français (Booba avec qui il a également coordonné « Autopsie Volume 1 », Fabe et la Scred, etc.), voici plusieurs années qu’en compagnie de Kore ou en solo, il fournit les meilleurs rappeurs francophones, de Disiz à Lacrim en passant par Magic System, Hayce Lemsi, les projets « Raï’n’B Fever » ou plus récemment « SCH ».

« On m’avait parlé de Bellek et je l’ai contacté en fin d’année dernière. On s’est rencontrés et on a tout de suite accroché » se remémore Niska. « On a bossé 2-3 morceaux et il a été tout de suite évident qu’on formait une bonne paire. Résultat, il réalise l’album et a pris en charge seul ou accompagné 90 % des musiques (en compagnie de Izii Time, Kore, Tommy Beats, Yasser Beats, Jo A, John Kercy, Kid Seezy et Derec Beats) ». Niska le reconnaît volontiers : la créativité de DJ Bellek a encore amplifié son envie de pilonner les ondes de classiques. Il ne s’est pas gêné.

L’importance symbolique de ce premier album n’a en rien émoussé sa hargne. Dès les deux morceaux qui ouvrent ce premier album, « Zifukoro » et « Italia », les punchlines lacèrent et transpirent sans fard la vie chaotique de tous ceux que les institutions feignent de ne pas voir. Hardcore a été la vie pour lui, hardcore sont les 18 titres de « Zifukoro » et à aucun moment la pression ne retombe. Détermination, droiture, business illicites et tous leurs à-côtés, servent de colonnes vertébrales à une grande majorité des morceaux, l’ambiance s’allégeant pour des parenthèses plus légères comme « Mustapha Jefferson » ou plus personnelles comme le nouvel hommage appuyé à sa mère (« Mama Lova ») ou « Oh Bella Ciao » en compagnie de Sidiki Diabaté (auteur du morceau « Validé » de Booba).

Indices supplémentaires de l’importance de cet album dans sa carrière, les plus grands noms du moment se sont joints à « Zifukoro ». Aucun micmac contractuel ni associations opportunistes là-dedans. Comme toujours avec Niska, tout s’est construit et a abouti grâce au relationnel et au respect mutuel. Forcément, on retrouve Gradur sur « Cala Boca » avec qui il a déjà usiné deux morceaux qui ont fait date (« Remember » et « Philly »). Pilier du rap français et vétéran inoxydable, Booba a montré à plusieurs reprises qu’il appréciait les morceaux de Niska. Son ancienne connexion avec DJ Bellek aura fini de faciliter la collaboration pour « M.L.C. », titre en référence à Manu Le Coq, un des personnages emblématiques du film « La Cité De Dieu ». Le sudiste SCH est également de la partie, rencontré de façon impromptue lors du premier rendez-vous avec DJ Bellek. Le résultat de cette association est le crapuleux « Mauvais Payeur ». Kalash, le nouveau prince du dancehall, donne le change à Skaodi et Niska sur « L’Ennemi ». Et parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne après le triomphe de « Sapés Comme Jamais », Maître Gims rempile pour « Elle Avait Son Djo », un nouveau classique automatique de l’afrotrap.

« Zifukoro » sent la poudre, l’essence, les stupéfiants, le pneu large incandescent et l’esplanade surchauffée. C’est le premier album qu’il fallait pour asseoir définitivement la réputation sulfureuse de l’artiste.

 

niska-zifukoro-cover-album-bdTRACKLISTING « Zifukoro »

ZIFUKORO – Niska / Dj BELLECK

ITALIA – Niska / Dj Belleck

Mustapha Jefferson – Niska / Dj Belleck

MAMA LOVA – Niska / yasser beats coproduit par Bellek

M.L.C feat Booba – Niska, booba / Dj Bellek

SAVAGES – Niska / Dj Bellek

CLAQUER  LA MONNAIE feat Madrane – Niska, Madrane / Derec Beats coproduit par Bellek

L’ENNEMI feat Kalash & Skaodi – Niska, kalash, skaodi /Dj Bellek

GERE – Niska / Dj Bellek

MIDI MINUIT – Niska / yasser beats

ELLE AVAIT SON DJO feat Maitre Gims – Niska, maitre gims / Jo A

TOOKIE – Niska / Tommy Beats

MAUVAIS PAYEUR feat SCH – Niska, SCH / Dj Bellek

ON L’A FAIT – Niska / Kore

OH BELLA CIAO feat Sidiki Diabate – Niska, sidiki diabaté / John Kercy

CALA BOCA feat Gradur – Niska, Gradur / Dj Bellek

REVENDICATEUR – Niska / KIDD SEEZY

SPEINGOF feat  La B, Trafiquinté – Niska, La B, Trafiquinté / Izii time beats