Fin Novembre, Sony Pictures était touché par un piratage d’envergure, organisé par un collectif de hackers se prénommant « Guardians of Peace ». Le groupe affirmait avoir mis la main sur un nombre important de données secrètes dont des films non encore sortis au cinéma, des grilles de salaires, des emails, mais aussi des mots de passe et des dossiers concernant des intervenants extérieurs.
Lundi 24 novembre, les employés de Sony pouvaient voir apparaitre sur leurs écrans l’image d’un squelette accompagnée du message suivant aux allures d’avertissement « Nous vous avons déjà mis en garde, et ce n’est qu’un début. Nous avons obtenu toutes vos données internes dont des secrets. » .
Attaqué en son sein, Sony Pictures demandera alors à tous ses employés de ne plus se connecter au réseau interne, ni d’accéder à leurs emails.
Si l’enquête présumait que ses actions pourraient venir de la Corée du Nord, le régime communiste par l’intermédiaire de son agence de presse officielle, niait ce dimanche avoir une quelconque relation directe avec cette affaire, arguant du fait que ces fausses rumeurs seraient relayées par la Corée du Sud.
Malgré tout, cela ne l’empêchera pas pour autant de trouver légitime qu’une telle attaque ait eu lieu, Pyongyang – Capitale de la Corée du Nord et centre du pouvoir – ayant un grand nombre de partisans dans le monde entier et le groupe « Guardians of Peace » en ferait partie.
En effet, depuis plusieurs mois, la Corée du Nord est en guerre contre Sony suite à la réalisation du film « The Interview » qui doit sortir à la fin de l’année dans les salles.
Ce film à l’humour potache, relate l’histoire de deux journalistes, enrôlés par la CIA afin d’assassiner le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-un.
Dès fin juin, la Corée du Nord montait au créneau en demandant aux Etats-Unis d’interdire la production et la réalisation de ce long-métrage, jugé comme insultant par le pays le plus fermé de la planète et comme un acte de guerre, sans quoi il fallait s’attendre à de sérieuses représailles. L’affaire sera même portée devant l’ONU à sa demande.
Ce ne serait pas la première fois dans tous les cas que la Corée du Nord serait soupçonnée d’être à l’origine d’actes de malveillances, des précédents ayant déjà eu lieu visant en particulier la Corée du Sud.
En mars 2013, cette dernière était victime d’une attaque importante, paralysant le système informatique de plusieurs banques ainsi que de chaines de télévision et affectant également des distributeurs de billets. Plus récemment, plus de 20 000 Smartphones étaient touchés suite au téléchargement d’applications nuisibles dissimulées dans des jeux.
En effet, même si l’accès à l’internet est très limité à travers le pays, cela fait belle lurette que le régime aurait mis en place une unité spécialisée dans le piratage et dont les effectifs ne cesseraient de grossir année après année. Des hackers seraient également disséminés un peu partout à travers le monde.
Enfin, d’après certaines informations le malware qui se serait introduit dans le système informatique de Sony aurait été développé sur un système d’exploitation en Coréen.
Alors que l’enquête est aujourd’hui rondement menée par la société de sécurité informatique américaine FireEye et de sa filiale Mandiant, la firme continue d’être secouée par cette affaire.
Jeudi dernier plus de 47 000 numéros de sécurité sociale étaient mis en ligne dont ceux appartenant à Sylvester Stallone et à Judd Apatow. Lorsque l’on connait l’importance capitale de cet identifiant aux Etats-Unis qui permet aussi bien d’ouvrir un compte en banque que de déclarer ses impôts, les dizaines de milliers d’employés de Sony Pictures ont de quoi s’inquiéter.
Et cette nouvelle divulgation ne serait qu’un début, les hackers affirmant avoir à leur disposition plus de 100 To de données dont de nombreux films, de quoi faire trembler le géant du cinéma et inquiéter le FBI.