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DOSSIER : Les réseaux sociaux (Part. II)

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Facebook, entre peur et curiosité

Les français sont de plus en plus nombreux à avoir une activité sur les réseaux sociaux, en moyenne ils seraient inscrits sur 3 réseaux et la fréquentation quotidienne concernerait 7 abonnés sur 10. Si ces réseaux sont de plus en plus présents dans nos vies et donnent l’image d’une sociabilité positive, Street N’Sports propose d’explorer les coulisses  en se penchant dans un premier temps sur le premier réseau social au monde, Facebook.

De thefacebook à Facebook : l’émancipation du réseau social



Inventé par Mark Zuckerberg alors qu’il est encore étudiant et lancé début février 2004, le réseau est limité au tout début aux étudiants de la prestigieuse université d’Harvard. En à peine un mois, plus de la moitié des étudiants du premier cycle universitaire s’inscrivent. Pour y accéder, ils doivent alors saisir l’url : thefacebook.com

The Social Network
Extrait du film ‘The Social Network »

Plusieurs personnes rejoignent le fondateur pour donner plus de poids à ce nouveau réseau : Eduardo Saverin pour la partie commerciale, Dustin Moskovitz en tant que programmeur, Andrew McCollum pour le graphisme et Chris Hughes en tant que cofondateur et porte-parole du réseau social. Un mois après, le site s’étend aux universités de Stanford, Columbia et Yale, avant de gagner l’ensemble des universités du territoire américain et du Canada. En juin 2004, Facebook établit son siège social à Palo Alto, en Californie et se professionnalise.

En 2005, la société rachète le nom Facebook pour 200 000 dollars et lance une version du site accessible sur invitation, aux écoles secondaires, à partir du mois de septembre. Toujours selon le même principe, Facebook fait son incursion dans des sociétés comme Apple ou Microsoft.

Mais c’est le 26 septembre 2006 que tout va changer. Facebook autorise l’inscription de tout individu ayant plus de 13 ans et une adresse mail valide. La compagnie s’ouvre au monde et son succès va alors être fulgurant, dopé par des applications attractives qui font leur apparition en 2007. En 2008, Facebook s’installe à Paris et passe en langue française. Les français représentent alors la 6ème plus importante communauté après les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la Turquie et l’Australie.

En 2009, le réseau recense plus de 200 millions d’abonnés et l’arrivée de Facebook sur l’iPhone permet désormais de se connecter depuis n’importe où. Depuis, plus personne n’est parvenu à détrôner le réseau social numéro 1 au monde.

Les 6 degrés de séparation remis en cause par Facebook :

Vous souvenez vous dans l’article précédent du réseau social Sixdegrees.com, apparu en 1997 et considéré comme le pionnier ?  Son nom a été inspiré par une théorie émise pour la première fois dans les années 20 qui voudrait qu’une personne puisse avoir une proximité avec une autre en chainant les relations individuelles de 6 autres personnes. Or, cette théorie serait remise en cause depuis l’avènement de Facebook. En effet, les individus présents ayant tendance à contracter un plus grand nombre de relations, le nombre de degrés de séparation tombait à 4,74 en 2011 et à condition encore de regarder ce réseau au niveau mondial.  Lorsque l’objectif se focalise sur un pays, le nombre de degré de séparation entre deux individus serait alors seulement de 3. Ce qui laisse à penser que n’importe quel individu serait à seulement 4,74 degrés de séparation … d’Obama.

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Facebook : cet étrange graphe qui va alimenter les plus folles rumeurs

C’était en 2010. Deux journalistes du Wall Street Journal, Kara Swisher et Walt Mossberg,  invitaient Mark Zuckerberg, alors sous les feux de l’actualité, pour s’expliquer sur les aspects controversés de son réseau social, qui ferait fi de la confidentialité des données de ses utilisateurs.

Gêné par les questions embarrassantes qui lui sont posées et sur insistance des deux journalistes, le patron de Facebook finit par enlever le sweat à capuche dont il s’était vêtu.

Et là surprise, alors que son sweat est récupéré par Kara Swisher, celle-ci repère un étrange symbole imprimé à l’intérieur.

Elle rend visible un mystérieux diagramme et ne peut s’empêcher à cette vision de crier « Oh mon Dieu, c’est comme un culte secret ! ». Elle ne manque pas alors de faire allusion à un symbole Illuminati. Ce terme fait référence à cette société de pensée allemande au 18ème siècle tombée dans la clandestinité, à laquelle aurait été prêté le dessein de vouloir dominer le monde.

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Celui-ci est composé de trois flèches bidirectionnelles qui transpercent un cercle à l’intérieur et de différents messages liés à la sociabilité, au développement et aux flux d’actualités. Afin de calmer toute polémique, Mark Zuckerberg présente alors cette impression comme la mission de Facebook, « rendre le monde plus ouvert et connecté ».

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S’il s’est avéré finalement que ce logo n’avait rien d’aussi mystérieux que son aspect aurait bien voulu le laisser supposer au premier abord, Mark Zuckerberg – sans le vouloir ? – venait d’alimenter un mythe … et d’engendrer une spéculation. Sur ebay, le montant des enchères pour acquérir le sweat en question dépassait les 4000 dollars en 2010.

Facebook : une expérience secrète menée à grande échelle

Mercredi 2 juillet 2014, Facebook confirmait avoir fait une erreur de com après  les révélations faites sur la plus grande étude menée par le réseau social en 2012 … à l’insu des utilisateurs de son réseau.

Mais quel était donc l’objet de cette étude ?

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Janvier 2012, trois chercheurs de chez Facebook modifient le fil d’actualité de 689 003 utilisateurs. Le but, tenter de savoir de quelle manière les émotions peuvent se propager sur le réseau social et influencer ses utilisateurs réguliers.  Ils diminuent dans un premier temps les posts positifs dans le fil d’actualité puis font de même avec les posts négatifs. Résultat lorsque ces derniers sont moins visibles, les utilisateurs sont plus enclins à écrire des messages positifs. A contrario, lorsque les posts positifs se font moins visibles, les utilisateurs sont moins enthousiastes.  En fonction du contenu du flux d’actualité, les répercussions se feraient donc bien ressentir sur la toile. Facebook manipulerait il donc nos émotions ?

Alertée par cette affaire qui concernait essentiellement des individus de langue anglaise, l’autorité britannique de protection des données lançait une enquête début juillet coordonnée avec l’Irlande, Dublin étant le siège au niveau européen de Facebook. Elle sera très vite rejoint par l’ organisme américain EPIC (Electronic Privacy Information Center), soucieux à son tour de protéger la vie privée des individus. L’affaire Snowden est encore largement présente dans les têtes.

Quand à Facebook, la société a tenté de se dédouaner en stipulant que dans ses conditions générales d’utilisation, il était bien mentionné que l’utilisateur pouvait faire l’objet de certaines expériences et que celles-ci pouvaient rentrer en compte dans le cadre de recherches internes. Sauf que lesdites conditions auraient été ajoutées 4 mois après cette expérience selon le journal britannique The Guardian. De quoi troubler encore un peu plus l’opinion publique sur les agissements de Facebook.

Lire la Part. I : Des origines à nos jours, la révolution sociale
Lire la Part. III : L’information manipulée