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Interview : Naya

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La rédaction de Street N’ Sport à fait la rencontre de Naya, mardi dernier, dans les locaux de Sony à Paris. L’occasion pour notre équipe de revenir sur le début de carrière de la jeune artiste.



Naya, l’interview :

Pour en savoir un peu plus sur Naya :

« I am not like the other girls of my age, my universe is so far from theirs » chante Naya en ouverture de Jukebox. Et il est vrai que, si Naya est, par certains aspects, une pure « Millenial », son histoire croise les années 60 et l’ère Youtube. Naya est née en 2000, a commencé le piano à cinq ans au Conservatoire, la batterie quelques années plus tard ; elle a découvert les Beatles à dix ans en vinyl grâce à la collection de ses parents, s’est mise à chanter dans la foulée et a peaufiné son apprentissage de la guitare via des vidéos sur internet, après que son père lui ait appris quelques accords. Elle commence rapidement à picorer sur le web et dans la discothèque familiale de quoi se constituer une culture musicale solide, et apprend assez d’anglais pour composer, à douze ans, sa première chanson, inspirée par un voyage en famille à New York.
Il y a là un peu d’algorithme (on imagine l’arborescence qui la fait passer d’un coup de foudre originel pour les Beatles à la pop de Jake Bugg, puis aux productions plus vastes de The Lumineers et Of Monsters and Men), et beaucoup de chair et d’os (les parents, eux-mêmes musiciens, font tourner PJ Harvey, Radiohead et Cat Power sur la platine du salon). Depuis quelques mois, elle s’accompagne sur scène d’un looper, et explore des sonorités électroniques dans son tout nouveau home studio, qui insufflent une tonalité plus mélancolique à son tempérament joyeux.

En 2013, Naya a déjà une petite réputation sur les scènes des environs de Bordeaux : elle a joué en première partie de Mademoiselle K, Fauve ou Rover, a affiné son jeu de scène, depuis une première expérience grisante au skate park de Libourne. Son set s’est d’ailleurs enrichi de quelques compositions originales.

Naya est encore très jeune (16 ans), mais a étonnamment pris son temps : deux ans après la parenthèse « The Voice Kids », dont elle a été finaliste en 2014, elle joue à la Boule Noire à Paris, est repérée par Sony Music, et sort aujourd’hui un premier EP constitué de ses cinq premières compositions. L’été dernier, elle a fait la tournée des festivals (Musilac, Le Big Festival…), a accompagné Jain pour cinq dates de sa tournée française. Depuis deux ans, elle compose ses propres chansons, dont elle a enregistré les maquettes dans le home studio d’un ami de ses parents. Elle y apporte sa voix incroyablement mûre, ses airs accrocheurs, mais aussi ses idées de production et d’arrangements. Naya aime être seule maître à bord, écrit sur ce qu’elle voit et ressent, ne s’interdit pas de chanter un jour en français, inspirée par les francophones qu’elle découvre peu à peu : le Prince Miiaou, Peter Peter…

Naya vit un conte de fées où les heures de travail, d’apprentissage, de répétition, la curiosité insatiable, l’expérience accumulée depuis quatre ans sur des scènes de plus en plus grandes, remplacent la traditionnelle baguette magique. En première L au lycée, ellevit, pense, respire musique, mais se passionne aussi pour la littérature, dessine beaucoup, et garde les écoutilles grandes ouvertes sur le monde, découvre chaque jour de nouvelles voix à aimer, de nouveaux sons dont s’inspirer, puisant toujours en elle une créativité déjà impression- nante. « Ma meilleure amie, c’est ma musique », dit-elle.

L’EP :

En cinq chansons, une artiste est née. La première identité est bien sûr la voix de Naya, douce et très affirmée, bluesy mais mise au service d’une pop rêveuse et mélancolique, habitée de fantômes (Ghost By Your Side) ou d’envies d’ailleurs (Girl on The Moon). Autour de l’architecture guitare-voix se déploie une production riche qui laisse la mélodie au cœur et prend des libertés avec les canons de la folk pour s’ancrer profondément dans les sonorités contemporaines. De la pure pop, cuvée 2017.