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Interview : Sylvain Barrier

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STREET N’ SPORTS : Pour commencer, peux-tu te présenter ?
SYLVAIN BARRIER : Je m’appelle Sylvain, j’ai 23 ans, je viens d’Orléans et je vis à Paris depuis 4 ans maintenant où j’ai obtenu il y a 2 ans mon diplôme en école de journalisme.



SNS : Depuis maintenant plus d’un mois tu t’es lancé dans une grande expédition CANADALASKA, peux-tu nous en parler ?
SB : En Juillet, je suis revenu de ma traversée du Canada d’Est en Ouest. 1 mois de chiens de traîneau au cœur du Québec sauvage sur 1500 km, précédé d’un mois de préparation et d’apprentissage. Ensuite, 1 mois à vélo de l’Ontario au Manitoba et en Alberta, puis 3 semaines de canoë en solitaire sur 800 km en descente de la rivière Yukon jusqu’à l’Alaska.

SNS : Le projet a vu le jour en parti grâce à un site participatif et au financement des internautes, pourquoi y a-t ‘il eut un tel emballement de leur part ?
SB : J’ai réussi surtout à convaincre tout mon entourage : familles, amis, etc., qui avait envie de m’aider à réaliser mon rêve. Tout le monde pouvait participer dès 5€. Ensuite, ce qui a séduit aussi, c’est qu’il s’agissait d’un projet à but pédagogique basé sur la tenue de mon blog et de ma page Facebook tout au long de l’aventure, de la réalisation d’expos photos et d’un film de l’expédition avec toujours l’envie de défendre la cause environnementale en donnant envie de protéger notre planète grâce à la beauté des paysages traversés.

SNS : Partir comme ça à l’aventure et surtout dans des régions du globe où le corps peut être mis à dure épreuve doit surement demander une grande étape de préparation, comment s’est déroulée la tienne ?
SB : Je suis arrivé 1 mois à l’avance au camp Attractions Boréales pour apprendre tout ce qu’il y avait à savoir sur la vie avec les chiens de traineau, en expédition. Tony, guide musher (conducteur de chiens de traineau) m’a appris beaucoup. 24h/24, j’étais avec les chiens, j’avais même ma cabane dans le chenil pour rester auprès d’eux la nuit. Et puis, pour le froid, j’étais assez bien équipé alors du moment qu’on reste en action, le froid, même par -40°C, est supportable. C’était ensuite les longues heures debout, derrière le traineau, qui étaient les plus difficiles et puis le soir après 2 heures à bucher du bois, on se réchauffait rapidement près du poêle à bois sous la tente arctique. La partie vélo était la plus difficile car entre 2 saisons, il faisait encore froid, la nuit gelait encore et il pleuvait souvent. Mais l’endurance était là car j’ai toujours continué le sport même après mes années de pompier volontaire. La partie canoë bizarrement je m’attendais à avoir plus de courbatures que ça. Je ne m’y étais pas vraiment préparé et au final, cela s’est bien passé à part le ressenti d’une grosse fatigue sur les derniers jours de l’aventure.

SNS : Tu n’utilises que des moyens de locomotion écologiques, souhaites-tu faire passer un message sur le sujet ?
SB : Mon rêve était de découvrir le Grand Nord canadien sauvage alors le traineau, le vélo et le canoë étaient des évidences pour traverser cette nature tout en la respectant, des moyens silencieux pour faire les meilleures rencontres avec la faune sauvage et contempler la nature au fil du chemin. Ce serait absurde de débouler dans une nature vierge et sauvage avec une moto des neiges ou un quad. Et en effet, l’objectif de mon aventure est d’éveiller les consciences, montrer la beauté des paysages traversés et ainsi donner envie de protéger cette nature qui nous entoure. Je suis persuadé que l’on peut continuer de faire évoluer nos technologies vers un monde plus vert, plus sain, en accord avec notre planète.

SNS : As-tu une équipe qui t’accompagne tout au long de ton aventure ?
SB : Non, je n’avais personne derrière moi, si ce n’est ma famille et mes amis qui m’encourageaient par téléphone satellite. La 1ère étape, nous étions 2 traineaux, avec la nièce de Tony qui ouvrait la piste en moto neige 1 jour ou 2 devant nous. En vélo, un ami m’accompagnait sur une étape et en canoë, j’ai vraiment vécu l’aventure en solitaire, coupé de tout, seul au monde, au milieu de nulle part.

SNS : On peut te suivre jour après jour via ta page Facebook sur laquelle tu poste des paysages magnifiques, à l’heure actuelle, quel est ton plus beau souvenir ?
SB : Un soir en traîneau, après une longue journée de plus de 10 heures avec les chiens, nous sommes arrivés sur une grande cascade prise à moitié par les glaces sur fond de crépuscule, l’image était magique.
Ma rencontre inattendue face à une mère élan avec son petit au détour de la rivière sur mon canoë était un merveilleux instant aussi. Je me sentais d’un coup moins seul ^^

SNS : Ce genre d’expédition doit demander à la fois une bonne forme physique mais également un mental d’acier, peux t on te comparer à un sportif pro ?
SB : Un sportif pro doit tenir tout au long de l’année un entraînement physique, alimentaire, psychologique, médical etc… moi j’y suis allé à mon rythme. Il est vrai que j’ai toujours fait du sport donc j’ai gardé une bonne forme physique et à 23 ans ça reste facile. J’ai plus souffert mentalement par moment car je n’étais pas vraiment prêt à l’éloignement et à la solitude.

SNS : Ta formation de jeune sapeur-pompier t’a-t-elle également aidée ?
SB : Oui, pendant 4 ans c’était une bonne formation sportive et mentale pour être d’attaque sur des interventions sans compter mes 3 ans de pompier volontaire. Cela m’a forcément aidé pour réagir et gérer les situations un peu plus délicates ou tout du moins relativiser quand je paniquais.

SNS : Tu n’en es pas à ta première expérience. En été 2008, tu es parti pendant plus d’un mois en Laponie pour une expédition à pied. Pourquoi ne choisir que les régions les plus froides de la planète ?
SB : Le Grand Nord m’a fait rêver étant gamin. Cela vient des romans de jack London ou des aventures de mon parrain Nicolas Vanier donc j’avais forcément envie de les découvrir. Et puis le goût de l’aventure : ces régions restent les dernières les plus sauvages de la planète. Mais promis, si je dois repartir, je me suis juré de découvrir des régions plus chaudes.

SNS : On invite nos lecteurs à te suivre à la fois sur ton site internet et ta page Facebook pour y retrouver ton journal de bord et des photos vraiment magnifiques. On te souhaite bon courage pour la suite.

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Retrouvez d’autres photos sur sa Page Facebook : https://www.facebook.com/canadalaska/timeline