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L’Europe du numérique s’attaque à Google

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Réunis sous le nom de l’Open Internet Project (OIP), de nombreux acteurs européens du numérique (plus de 400) se retrouvait à Paris ce jeudi pour lutter contre les abus de monopoles, Google étant particulièrement visé.



Ce mouvement est soutenu par des acteurs majeurs en Europe de la presse et de l’édition dont le numéro 1 français Lagardère Active et le magnat allemand de la presse Axel Springer.

Ceux-ci accusent Google en particulier d’avoir changé les algorithmes utilisés par son moteur de recherche, en situation de quasi-monopole sur l’Europe, qui défavoriseraient ses concurrents.

Une plainte pour abus de position dominante a d’ailleurs été déposée par l’OIP devant la commission européenne, quelques mois après que Google ait proposé de nouvelles concessions, jugées favorablement par la commission européenne, espérant ainsi échapper à de lourdes amendes.

Les propositions faites par le géant ont été estimée par l’OIP comme insuffisante et pourrait même se retourner contre les acteurs européens de l’internet.

Autre fait important, la cour de justice européenne allait statuer favorablement ce mardi sur une affaire de droit numérique.

En 1988, le journal La Vanguardia publiait dans sa version en ligne une adjudication sur saisie immobilière pour recouvrement de dette concernant l’espagnol Mario Costeja Gonzalez. Plus de 10 ans après et alors que sa situation financière était saine, celui-ci déposera une réclamation auprès de l’agence espagnole de protection des données, affaire qui remontera jusqu’à la cour de justice européenne, Google s’estimant abusivement visé.

S’appuyant sur une directive européenne de 1995 sur la protection des données personnelles, la Cour de Justice européenne conclura par la responsabilité de Google et des moteurs de recherche dans le traitement des informations personnelles qu’ils remonteraient, qui dans certains cas, pourraient les obliger à supprimer certains liens internet.

Mécontent de cette décision, Google estimera, appuyé par l’organisation américaine CCIA regroupant des géants de l’internet et du numérique dont Microsoft et Facebook, que cette validation du « droit à l’oubli numérique » ouvre une brèche qui pourrait entrainer une censure privée à grande échelle en Europe. Apprenant cette nouvelle, Jimmy Wales, fondateur de Wikipédia apportera à son tour son soutien à Google.